picasso

Picasso, Femme au miroir, 1932

Source: c hok1.rssing.com

J’ai toujours été discrète, par nature. Je parlais déjà rarement, et de moi exceptionnellement.

Dans mes relations, j’ai été celle qui écoute, comprend, console, ne juge jamais, se contente de ce qu’on lui raconte sans poser de questions.

Ma compagnie était réconfortante et rassurante (je ne me vante pas, c’est ce qu’on me disait).

Par contre, je ne parlais pas de moi, ou au compte gouttes. Non pas par méfiance, mais parce que je n’en ressentais pas le besoin. Là encore, est-ce un besoin existant mais inhibé, ou carrément inexistant ?

En janvier ou février 2011, j’ai franchi la porte de mon premier psychologue, c’était une femme, je l’appellerai ici J. Et en juin de la même année, j’en ai connu un autre que j’appellerai B. A partir de là, ma langue s’est dénouée, des fois même trop, j’ai regretté un tas de choses que j’ai dit sur moi en dehors du cabinet du psy. Ma sœur m’a dit une fois que le mot est comme une balle, on ne peut plus le faire revenir une fois lâché.

En fait, je ne regrette pas les choses que j’ai dites, mais le fait que je me suis trempée sur les personnes auxquelles je me suis confiée.

Je regrette par exemple amèrement avoir parlé de ma maladie à mes frères et sœurs. Mais j’y ai remédié, je ne leur dis plus rien à ce sujet. Quand je ne vais pas bien, je disparais, j’évite tout contact avec eux, le temps que la tempête passe.

La parole libère me disait B.

Pas toujours, il faut savoir en user.

Depuis, même après avoir interrompu ma psychothérapie, j’ai gardé le besoin de parler (écrire plus exactement).

Désormais, je le ferai ici, sur ce blog.

Ici, je n’ai pas peur d’être jugée, et je m’en moque si c’est le cas.

Ici, je n’ai pas peur d’ennuyer, si c’est le cas, le lecteur n’a qu’à ne pas venir sur cette page.

Ici, j’userai et abuserai de « Moi, je.. ».

Nombrilisme absolu !!!

Moi, je ...

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